Les rapports de force

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La victimes et le bourreau, le maître et l’esclave, le puissant et le faible, le dominant et le dominé.
Quelle est la nature du lien qui les unit ?

HOOK bride #2, broderie, 195x135cm, 2009

 

Un maître vampirise l’existence de l’autre au profit d’une jouissance individuelle. Pour obtenir ce pouvoir, il dévalorise son semblable, le définissant comme un être inférieur faisant partie d’une humanité au rabais. Folklore, féminité, animisme, érotisme animal est le vocabulaire souvent mobilisé pour appuyer sa démarche. Pour maintenir son emprise, il se valorise et établit sa place comme faisant partie de l’ordre des choses. Pourquoi le dominé accepte-t-il d’être fixé aussi facilement dans son rôle ?

 

Fiat lux #22, encre sur papier, 35x25cm, 2014

Le dominé apprend à être coupable de je ne sais quoi, à se sentir misérable, à admettre qu’il n’est rien, et qu’il n’est plus humain en se constituant comme objet. Il assimile la peur, le complexe d’infériorité, la domestication, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir. On ne naît pas prisonnier de sa condition, on le devient.

Mouche, assemblage de plume et hamecon, 8x3cm, 2012

Mouche #2, assemblage de plume et hamecon, 8x3cm, 2012

Le dominant et le dominé sont les rouages d’un vaste mécanisme qui les dépassent. Le dominé est esclave de son infériorité, le dominant est esclave de sa supériorité. Ils se comportent tous deux selon une ligne d’orientation névrotique. Le couple du maître et de l’esclave n’est pas près de se séparer.