Cruautés enfantines, la violence de l’innocence
/ IMAGINAIRE /
RÉEL /
PASSIF /
Pyjama s’inspire des jeux cruels de mon enfance. L’enfant torture des « gendarmes » en leur appuyant sur la carapace, tinter par les rires de ces camarades qui s’amusent à regarder de haut des fourmis en train de s’entretuer. Au même titre, durant mon enfance paysanne, je retirais le pyjama du lapin fraîchement tué ; un acte à la fois magique et fascinant. Pourquoi tant de cruauté, et d’absence de compassion de la part de l’enfant pour des créatures qui sont en leurs pouvoirs ?
Gendarme #2, encre sur toile papier, 45x65, 2012
C’est par ce que l’enfant est parfaitement innocent qu’il est parfaitement impitoyable. L’innocence est tintée d’ignorance. L’ignorance de la morale, mais aussi de l’autre ; l’ignorance de l’autre c’est ignorer l’autre comme un autre moi. Seul un être parfaitement ignorant est totalement innocent. Une cruauté absolue ne peut venir que d’une ignorance absolue.
pyjama #2, encre sur papier, 40x60 cm, 2012
La pureté de l’enfance n’existe pas. C’est une projection d’adulte. Regarder en face la violence de l’enfance, c‘est comme plonger dans le terrier de notre propre cruauté d’adulte. Le désenchantement de ce paradis perdu nous plonge dans une colère terrible due à un égoïsme d’enfants gâtés.